Théophile Denis (1829 – 1908) est né à Douai. Il commença des études de droit, fit des vers ( en français) et s’engagea dans l’armée. Il fit partie du corps expéditionnaire français aux îles Aaland, au large de la Finlande (alors russe), et envoya aux Constitutionnel le récit de la prise du fort de Bomarsund. Revenu en France, il trouva une place de rédacteur au Ministère de l’Intérieur.
En 1870, il est attaché au cabinet de Gambetta (sous-chef des bureaux de la Presse). Nommé en 1879 inspecteur général des Établissements de bienfaisance, il se spécialise dans les problèmes d’éducation des sourds-muets. Le gouvernement le charge de nombreuses missions d’études en Europe, à la suite desquelles il introduit en France des méthodes nouvelles.
En 1888, il obtient sa mise à la retraite et fonde deux ans plus tard le Musée universel des sourds-muets, dont il sera le Conservateur. Il mourra à Cayeux à l’âge de 79 ans.
Au boutique
D’min teimps, un allot au boutique
A mon d’eunne veffe applée Gélique.
Ein poussaint chelle porte, un foaijot
Berloquer un diabe ed guerlot
Qui m’not autaint d’tapache euq diche.
Ch’magasin n’avot warde d’ête riche :
II avot ds’odeurs ed court tien
A foaire éternuer un thien ;
Su ch’comptoir guilot du fromache
Qui vos eimpestot comme la rache.
Dains l’coin, dù qu’i n’foaijot point clair,
Peindot eunne balainche ed blainc fier,
Et Gélique, sains qu’i n’uche dé s’faute,
Peuvot preinde un pods pour un aute…
Aile veindot du chuque, du café,
Des caindelles, ed l’oie et du sé.
Ds’aiwuilles, des agripins, dél loaine.
Des ramons d’bos et d’camameinne…
Jé n’sais pus chou qu’a n’ténot point :
Ch’étot du chirage, du viux-oint :
Des bâtons d’culisse, dé l’perzure.
Et du pourclou pou chl’eimpleumure ;
Des champreules. des brouches et des clos,
Des louches, des wassingues, des chabots…
I n’mainquot point d’toiles d’araingnies,
D’minous, d’poussière et d’cosses mugies,
Et j’ai vu Gélique bein des fos
Mouquer sin nez aveuc ses dogts.